Le dernier bilan des autorités fait état d’au moins 50000 morts.
Dans la capitale, des centaines de milliers d’Haïtiens attendent toujours l’aide internationale, qui a du mal à leur parvenir. Affamés et déshydratés, ils sont à bout et dévalisent les supermarchés, qui menacent de s’écrouler à la moindre secousse. La plupart des distributions de denrées entraînent des mouvements de foule incontrôlables, certains hommes se présentant même avec des machettes et des armes pour être sûrs d’avoir leur part. Hier, des policiers, qui d’habitude se contentent de disperser les foules avec des coups de feu en l’air, sont allés jusqu’à tirer sur des pillards dans un marché de Port-au-Prince, tuant au moins l’un d’entre eux.
Les Etats-Unis prennent les choses en main Le gouvernement haïtien reste impuissant. Le président René Préval a laissé aux Etats-Unis le contrôle de l’aéroport. Les milliers de soldats américains ont été déployés pour assurer la sécurité.
Avant-hier, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton s’est rendue sur place, promettant aux Haïtiens que son pays serait là pour eux «aujourd’hui, demain et à l’avenir». Le président Barack Obama a quant à lui chargé ses prédécesseurs George W. Bush et Bill Clinton de rassembler des fonds pour les victimes. Washington a déjà débloqué 100 millions de dollars, dépêché un porte-avions, des soldats et des équipes de secours sur place.
Tensions diplomatiques
Mais cette reprise en main de la situation par les Etats-Unis n’est pas du goût de tous. Elle engendre des tensions diplomatiques, comme après le refoulement d’un avion français vendredi dernier. «Quand un avion qui transporte à bord un hôpital de campagne ne peut pas atterrir, ce n’est pas possible», a réagi le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet. Si le Quai d’Orsay a démenti toute protestation officielle, les querelles entre Etats risquent de ralentir une logistique déjà complexe. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir aujourd’hui pour tenter de mieux coordonner ses efforts.