
Rues quadrillées par 10 000 policiers, ONG sur le pied de guerre, ballet de voitures diplomatiques…aujourd’hui et jusqu’au 18 décembre, Copenhague est le centre du monde. Le Bella Center, plus grand centre de conférences de la capitale danoise, accueille le sommet sur le climat. Une rencontre sous haute surveillance : hier déjà, les accès au centre ont été momentanément bouclés en raison d’une valise suspecte. Les autorités sont sur les dents. Et pour cause : les représentants de 192 Etats sont présents à Copenhague. Leur objectif : trouver des solutions pour ralentir le réchauffement climatique. Face aux désaccords, beaucoup craignent un rendez- vous manqué.
1Pourquoi ce sommet?
Le sommet organisé sous l’égide de l’ONU doit donner une suite au protocole de Kyoto de 1997 (soit en l’amendant, soit en validant un nouvel accord) qui arrive à échéance en 2012. Ce texte à portée juridique engageait les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,2% en 2012 par rapport à leurs niveaux de 1990. Les pays en voie de développement n’étaient, eux, soumis à aucune contrainte. Ce traité a été ratifié par 174 Etats, mais les Etats-Unis s’y sont toujours refusés. Copenhague doit accoucher d’un accord global qui inclut les pays en développement mais surtout les Etats-Unis, avec un objectif : limiter le réchauffement climatique à + 2 °C d’ici à 2050. Cette limite répond aux rapports alarmants du Giec – le groupe d’experts rattaché aux Nations unies – sur les conséquences catastrophiques pour la planète d’une hausse plus élevée des températures (fonte des glaces, élévation du niveau des mers, sécheresses accrues…).
2Qui sera présent?
192 pays sont représentés par leurs diplomates, des centaines d’ONG sont présentes, soit près de 30000 personnes au total. Une centaine de chefs d’Etat devraient également faire le voyage les deux derniers jours de la conférence. Et le président américain Barack Obama a rassuré ce week-end les participants en annonçant finalement sa présence le 18 décembre.
3Comment va-t-il se dérouler?
Les négociateurs s’appuient sur un document de base de plusieurs centaines de pages, élaboré au cours des derniers mois. Chaque jour, des discussions (séances plénières, groupes de travail ou réunions informelles) entre diplomates sont organisées. Si les pays riches ont suffisamment de représentants pour assister à toutes ces réunions, certains pays en développement, eux, ont des groupes de négociateurs restreints. Les discussions se concentrent sur trois thèmes majeurs : objectifs de réduction des GES, aide financière aux pays en voie de développement et lutte contre la déforestation. Un travail de fourmi – entièrement en anglais –, où chacun tergiverse sur la moindre virgule. Les chefs d’Etat interviennent les deux derniers jours.
4En cas d’échec?
Les observateurs ne cachent pas leur pessimisme. Trouver un accord satisfaisant va être compliqué. Le pire scénario serait un accord a minima, sans base juridique, ou très peu contraignant. Mais en cas d’absence totale de décisions, il n’y a pas de plan B, assure-t-on, pour ne pas briser l’élan de Copenhague. Cependant, les Nations unies ont déjà planifié de nouvelles sessions de négociations postsommet. Un accord pourrait être trouvé l’année prochaine.