Un Airbus A310 s'abime en mer

01.07.2009

Un mois après la catastrophe du vol AF447 Rio-Paris, le transport aérien est marqué par une nouvelle tragédie. Le vol IY626 devant relier le Yémen à l’archipel des Comores s’est abîmé hier en mer en tentant d’atterrir. A son bord, 153 personnes, dont 66 Français partis de Paris et de Marseille et qui avaient fait escale à Sanaa, la capitale du Yémen. Là, ils avaient embarqué dans l’Airbus A310 de la compagnie Air Yemenia.
Ce dernier s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Moroni, la capitale comorienne, quand la tour de contrôle a perdu son contact, vers 23h heure locale. Hier, la France et les Comores ont lancé les recherches, repérant assez vite la carlingue de l’avion, puis trois corps, sans vie. Mais parmi le chaos, une miraculée: Bakari Baya, une Marseillaise de 14 ans qui voyageait avec sa mère, a été retrouvée vivante.
Des défauts sur l’avion ; Pour Gérard Feldzer, directeur du musée de l’Air du Bourget, une chose est sûre : «Cet accident n’a rien à voir avec celui du vol Rio- Paris.» Lui-même a déjà piloté des A310, qu’il juge «fiables». Cet appareil-là datait de 1990, un âge raisonnable selon le spécialiste en aéronautique, pour qui un avion peut vivre quarante ans s’il est bien entretenu. La France pointait donc hier du doigt la compagnie Air Yemenia,mi-yéménite mi-saoudienne. Celle-ci ne fait pas partie de la liste noire européenne, mais elle était surveillée de près par les autorités françaises, qui avaient repéré en 2007 des défauts sur l’avion victime du crash. Il avait d’ailleurs été «exclu du sol national », a indiqué hier le secrétair d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Pour Farid Soilihi, président de «SOS Voyage aux Comores», l’accident était prévisible: «On nous met dans des avions poubelles qui ne répondent pas aux normes», a-t-il déclaré hier, ajoutant que son association avait informé les autorités du mauvais entretien de ces avions à destination des Comores.
Une saison marquée par les orages : De mauvaises conditions climatiques pourraient également expliquer l’accident, l’aéroport de Moroni faisant état de fortes rafales de vent lors du crash. Pour Gérard Feldzer, cette saison est peut-être plus propice que d’autres aux accidents aériens, «d’une part parce que les vacances commencent, que les avions sont exploités à fond et très chargés. D’autre part, parce qu’on est en pleine saison de développements orageux». Une communauté en deuil : Hier, à Marseille, où vivent une centaine de milliers de Comoriens, la communauté était sous le choc. «Il y avait des familles entières dans cet avion», déplorait ainsi Stéphane Salord, consul de l’ancienne colonie française. Le président Nicolas Sarkozy participera demain à une cérémonie d’hommage interreligieuse, à la mosquée de Paris.